Auparavant nommés « Caraïbes » ou « Galibis », ce groupe socioculturel a adopté l’autodétermination de « Kali’na » qui signifie « Hommes, Etre humain » [1].
Les Kali’na comptent parmi les six nations amérindiennes de Guyane.
Ils sont originaires du bas de l’Amazone et arrivent 1000 ans après les Lokono. Ils constituent le peuple amérindien le plus important du plateau des Guyanes avec 26 000 individus et la population amérindienne la plus nombreuse de Guyane avec environ 3000 personnes.
Les Kali’na peuplent une zone qui s’étend le long de la côte atlantique, du nord du Brésil au sud du Venezuela en passant par la Guyane, le Guyana et le Suriname.
Leur système de parenté est clanique, c’est-à-dire qu’ils s’organisent « autour d’une ou plusieurs unités patriarcales matrilocales, dans lesquelles le mari vient habiter dans la famille de la femme, sous l’autorité du beau-père » [2].
Les ancêtres des actuels Kali’na ont peuplé par vagues migratoires successives la région des Guyanes vers le Xème siècle. De véritable tradition guerrière, les Kali’na ont conquis sur des populations déjà installées, une grande bande côtière entre l’Orénoque et l’emplacement qui deviendra Cayenne.
Les Kali’na sont aujourd’hui localisés dans l’Ouest du département, dans les communes de Kourou, Iracoubo, St-Laurent-du-Maroni, Mana et Awala-Yalimapo. La grande mobilité des Kali’na, qui changeaient fréquemment de lieu de résidence, a été accrue par la recherche d’une activité salariée qui entraîne une constante variation dans la composition de la population des villages.
Les Kali’na revendiquent leur droit à occuper des terres ancestrales et à s’affranchir d’une « domination progressive qui fut en fait celle de la pénétration du capitalisme mercantile et du capitalisme industriel » [3].
Au-delà, il s’agit d’une revendication à conserver la langue, la culture et le fonctionnement propres à chacune des nations amérindiennes, la reconnaissance d’une spécificité culturelle et non son assimilation [4].
En 1977, de jeunes kali’na d’Awala-Yalimapo fondent l’Association des Amérindiens de Guyane Française (AAGF) puis ensuite la Fédération des Organisations Amérindiennes de Guyane (FOAG). Aujourd’hui, c’est l’Organisation des nations amérindiennes de Guyane (ONAG) qui se charge des questions socio-politiques des Amérindiens de Guyane.
Depuis 1987, les Kali’na bénéficient d’une zone de droit d’usage qui leur a été allouée sur la route du plateau des Mines, leur permettant, entre autres, d’ouvrir de nouveaux abattis [5].
Langues
En Guyane, seule une partie de (...)
Langues
En Guyane, seule une partie de la population kali’na se révèle locutrice de la langue kali’na.
De plus, selon leur lieu de résidence, on observe d’importantes variations en termes de vitalité de la langue : à Awala-Yalimapo, il existe encore une transmission de la langue, mais ailleurs, comme à Bellevue-Yanou, un abandon de la langue au profit du créole guyanais (créole à base lexicale française) et du français se réalise, à Kourou c’est le français qui prédomine.
Du côté surinamien, la langue kali’na est abandonnée au profit du sranan tongo (créole à base lexicale anglaise).
En Guyane, cette langue tend de plus en plus à être employée par les jeunes en plus du français, dont l’enseignement est dispensé à l’école. Les adultes parlent le néerlandais ou l’anglais [1].